Vers une alliance du corps et de l'esprit
Présentation
Pourquoi ce livre ?
Parce que le déséquilibre alimentaire se situe au cœur des problèmes de santé, avec l’obésité, le diabète, l’anorexie et la boulimie. Il est aussi à l’origine des grands fléaux de santé que sont les maladies vasculaires, les cancers et l’ostéoporose. Or, la prise en charge médicale conduit à l’échec quand elle prend la forme conventionnelle d’un « régime » ; quand elle limite les approches à de simples techniques, au seul agencement des calories, à l’alimentation d’un organisme réduit à sa dimension biologique ; quand, en définitive, elle centre l’intervention sur la maladie plutôt que sur la personne – une personne accueillie avec son histoire porteuse de sens.
Il y a un grand absent : le corps. Illisible d’être lu seulement sur une balance. Il y a un grand absent encore : l’esprit. Or, le pain ne saurait être « complet » sans le levain du symbole.
L’enjeu
Pour le sujet souffrant, ce n’est pas seulement le choix du bon aliment, mais le rapport à son assiette, à son miroir, à soi et à l’autre.
Pour le thérapeute, c’est le changement d’une relation de soin en nutrition insatisfaisante.
Pour la société, pour nous tous !, enfin, c’est que les normes sociales ne viennent pas « manger » les normes de vie de chaque individu.
Ce que le livre n’est pas, ce qu’il est
L’ouvrage n’a pas pour objet le « régime », en tant que tel. Il est le lieu d’une réflexion sur le métabolisme (du grec metabolè : changement), la nutrition, l’équilibre, le corps, l’être mangeur, et la relation de soin en nutrition ; pour qu’à la fin des fins (à la fin des faims ?), les régimes ne soient plus prescrits.
L’approche
La réflexion est menée à partir d’une pratique médicale exercée au quotidien. Elle s’inscrit à la croisée de différentes disciplines, au premier chef desquelles la médecine et la philosophie. L’éthique médicale est bien une branche de la philosophie, et l’enjeu est bien d’articuler une rationalité scientifique à une rationalité d’une autre nature, à la jointure du corps et de l’esprit !
Public destinataire
Un public large, bien au-delà des professionnels de santé.
Présentation de l’ouvrage
L’auteur invite à une progression pas à pas. Le propos est déployé en quatre parties. Les trois premières sont consacrées au repérage des facteurs de résistance au changement, la quatrième tente de redonner vie au changement :
- Entre les deux, mon corps balance
Attention aux régimes ! Ils induisent quasi tous un déséquilibre nutritionnel ;
- Mon corps tangue même
Attention au régime tout court ! Car même si l’on parvient à écarter les « mauvais régimes », la recherche du « bon régime » est de toute façon vaine. Une telle approche ne saurait en effet instaurer, ou restaurer, un équilibre de vie ;
- Le corps perdu
Finalement, la recherche de l’équilibre est éperdue, parce que son objet est perdu. Ce corps, qui balançait, qui tanguait même, vient de rendre l’âme. Car il n’est plus amené à la pensée. Il disparaît, purement et simplement.
- Comme vous avez changé !
Y a-t-il encore un espoir ? Oui, si l’on parvient interroger le changement, à changer même le changement. À tout le moins, notre rapport au changement. Un changement à la fois espéré et redouté par les sujets malades – certains l’expriment ici de façon saisissante. Le changement, c’est un iota : de l’histoire de la maladie à l’histoire du malade !
Les plats de chaque jour n’en étant pas moins à préparer, l’auteur complète sa réflexion en proposant des repères pratiques, toujours avec un souci de progressivité (des groupes d’aliments au menu, du menu aux quantités d’aliments, des quantités d’aliments à…).
L’auteur
Jean-Daniel Lalau est professeur de nutrition, chef du service d’endocrinologie-nutrition au CHU d’Amiens, docteur en sciences et en philosophie (éthique médicale et hospitalière).
Il poursuit sa réflexion sur les normes avec une lecture critique de l’éducation thérapeutique du patient à paraître prochainement (Vers une alliance thérapeutique. On n’éduque pas un adulte souffrant, Éditions Chronique sociale, septembre 2012).